Le soleil se lève... Déjà... il semblerait qu'il est temps d'arrêter...Doucement, je relève la tête, puis délicatement c'est mon corps endolori que je redresse... Mon corps n'arrive vraiment pas à s'habituer, je devrai peut-être faire une pause et remettre à plus tard mes nuits blanches...Non, je ne pourrai pas tenir ! Il faut que je joue ! comment pourrai-je dormir alors que je n'arrive toujours pas à écrire cette mélodie qui me hante ! Bon, c'est vrai que ça va faire quatre jours que je n'ai pas dormi mais... je vais bien ! Allez, un petit thé et je suis parti.

Lentement, je quitte mon jardin, ses lys, ses orchidées, ses cerisiers et me dirige vers l'unique pièce de mon foyer. Je jette un dernier regard vers mon piano et je pénètre dans ma maison. Heureusement, je n'ai pas à préparer mon thé, ma voisine me l'avais apporté, comme chaque matin. Une fois, le nectar bu, je prends ma plume et inscrit sur un papier ses quelques lettres :

Hana, ma chère muse, voici un présent : signe de l'affection que je vous porte.

Je dépose le parfum à côté de ma lettre, puis je délaisse ce paradis pour l'infirmerie.

Voici le nerf de l'action de la quatrième division, là où les soins sont appliqués. Chaque shinigami possède un rôle précis, pendant qu'une prend en charge les dosages médicamenteux du patient, l'autre prend ses constantes, alors que deux mètres plus loin, un médecin annonce la mort d'un autre malade. Tous ici, n'est que rouage et si un shinigami failli à sa tâche, c'est tout le système qui est mis en danger, sans que rien ne puisse arrêter le problème...C'est un mécanisme qui peut convenir ici, à la soul society, car il n'y a que peu d'urgence. Mais en mission, ce n'est pas possible... Il faudrait trouver un moyen de perfectionner l'intervention de notre division, qu'elle ne soit pas restreinte à un rôle de soutien... Il faudrait la présenter comme une force à part entière, comme une division au pouvoir d'action identique aux autres divisions... Il nous faudrait, une sorte de système de groupe d'intervention... Deux personnes ne sont pas suffisant pour une mission de secours alliée à une action offensive... Trois seraient le chiffre minimal et cinq le maximal, car trop de shinigami seraient bien trop compliqué à gérer...

Bien, il faudrait pouvoir pratiquer un test pratique... mais il me faudrait l'approbation du troisième siège... et puis des coéquipiers...

Allons rendre visite au troisième siège ! Voici son bureau... Il semblerait qu'il ne soit pas là...Surement en mission...Tant pis, je vais devoir aller regarder les registre sans son accord.

Silencieusement, je me glisse à l'intérieur de la pièce, aucune décoration, peu de meuble, ce lieu était presque anonyme, comme si personne ne l'utilisait... Je dois me dépêcher...Ah voilà, le registre... Alors... Il me faudrait un jeune shinigami, un shinigami capable de se rendre utile dans divers postes, un shinigami rapide, prometteur...Alors que je commence à m'endormir, le nom d'un shinigami m'intrigue. Un fils de noble, il semblerait même qu'il ne se débrouille pas mal, il est même cinquième siège...

Ne perdant pas de temps, je tends mon bras et quelques secondes plus tard, un papillon de l'enfer vient à moi.

Va retrouver Senry Shiki et donne-lui rendez-vous au zénith sur la colline du Sokyoku. Et dès lors qu'il se mettra en route, calcul son temps de réaction, la distance me séparant de lui, le temps qu'il a mis pour arriver à la colline, analyse le chemin qu'il prendra, puis attends moi chez moi pour le rapport.

Le papillon envolé, je me dirige vers le sommet du Seireitei sans que quiconque ne se doute de quoi que ce soit. C'est d'ailleurs pour cela, que comme à mon habitude, je me laisse porter par cette mélodie pour y parvenir...

Où suis-je ? Je ne connais pas ces murs argentés et ce sol d'opale... Quelle est cette odeur, jamais je n'avais senti un tel parfum, mêlant l'arôme sucré des agrumes, la douceur de la rose et la fraicheur de la lavande... Comment ai-je pu arriver ici...

Ce que je sais, c'est que je sortais d'un combat qui ne m'avait pas laissé indemne. Puis, en voyant l'heure, j'avais pris peur : le thé d'Hana allait refroidir. Alors, j'ai sauté dans le vide. Une course contre le temps avait débuté. Je me souviens de la musique qui résonnait dans ma tête, celle-ci calait mes pas sur un rythme saccadé, effréné et sans ralenti. Mes pieds se succédaient, l'un après l'autre, ils effleuraient les toits, les murs, le sol... J'avais l'impression de survoler le Seireitei.

Cependant, en entrant dans les districts de ma division, j'ai bien failli chuter.

La fatigue commençait à apparaitre, mais je ne devais pas diminuer la cadence. Ma rapidité, au fil du temps se changeait en précipitation. Ce changement a entraîné un long moment de panique. En effet, mes gestes perdant en précision, comportaient plus de risque.

Arrivé devant les quartiers de ma division, l'euphorie s'était éprise de moi. Devant ce sentiment d'allégresse, mes mouvements ont perdu de leur cohésion et les conséquences furent que face à une dalle mal fixée, mon corps ne put lutter. Ma cheville, tout d'abord, plia devant cette imperfection, faisant naitre en moi une douleur étonnamment grande. Puis, tout mon corps courba l'échine face à cette dalle. Entrainé par ma vitesse, mon visage se rapprochait dangereusement du dallage. Mais dans un mouvement empli de grâce, mon corps se lança dans une succession de roulade ininterrompue.

Mes souvenirs s'arrêtent là, ou plus précisément au choc avec la porte qui m'a stoppé.

Qu'est-ce que ! Qui est-cet animal ? Je ne l'avais pas vu... Qu'est-il en train de dire ?

Yoakai-san... Yoakai-san... Réveillez-vous...

Soudain, une lumière m'éblouit. Je dormais. Cette salle oppressante n'était qu'un rêve...
Devant moi se tenait un shinigami de la deuxième division, un messager.
Malgré son allure frêle et ses traits fin, une certaine prestance émanait de lui...

Yoakai-san, le troisième siège Kenshin a été envoyé en soutien médical, cependant nous n'avons plus de nouvelle. Votre capitaine a donc décidé de vous envoyer à Karakura pour faire un rapport de la situation et, si vous en avez la possibilité, de ramener les shinigamis blessés.

Je n'avais pas le choix, je devais quitter la Soul Society. Mon devoir de médecin m'appelait une fois de plus... Je me demande bien ce qui s'est passé sur Terre... Je devrais peut-être préparer des onguents au cas-où...