Les chants des oiseaux, les enfants qui jouaient, le calme étonnant qui régnait, la brise qui agitait doucement l'herbe... Tout dans ce parc apaisait Yorui. Tout, sauf une chose : les arbres. Aussi étrange que cela puisse paraître, Yorui n'était pas à l'aise sous le couvert des arbres, alors que la plupart des personnes s'y sentait en sécurité, à couvert. Bien sûr, quelques arbres ne suffisaient pas à déranger Yorui, et ceux présent dans le parc n'étaient pas assez nombreux, ou trop espacés, pour lui causer une réelle gêne. C'était dans les forêts que Yorui était sur ses gardes, méfiante, et, on peut le dire, stressée. Pourquoi cette gêne devant une simple forêt ? Vous demanderez vous. Eh bien, c'était le résultat d'une nuit qui s'était passé il y a 150 ans. Une nuit qui avait bouleversée sa vie. Elle soupira, lasse de luter contre sa mémoire. Elle ne voulait pas se souvenir, mais les images venaient d'elles-mêmes dans son esprit. La Vizarde s'assit dans l'herbe et ferma les yeux. Elle avait horreur d'essayer de se souvenir de ce qui s'était passé, mais elle le faisait quand même. Non, Yorui n'était pas masochiste, mais malgré sa bonne humeur constante et sa joie de vivre qui faisait que Yorui Suzuki était Yorui Suzuki, il y avait en elle un profond désir de vengeance. Elle voulait se venger de ceux qui les avaient transformés en Vizard, Gunt et elle, mais pour se venger, elle devait d'abord savoir une chose essentielle : qui étaient ceux qui avait fait ça. Et c'est pour cela qu'elle essayait de saisir, dans sa mémoire, des détails qui auraient pût lui échapper, lui permettant d'avoir une quelconque piste. Malheureusement en vain, jusqu'à présent. Les yeux toujours fermés, Yorui laissa les images qu'elle s’efforçait de repousser, envahir son esprit.

Elle marchait dans la forêt, non loin de Gunt, la main sur la poignée de son Zampakuto. Tous deux portaient des Shihakusho, preuve qu'ils étaient encore des Shinigamis. Yorui avait tressé ses longs cheveux brun, et elle et Gunt marchaient dans la forêt, cherchant un hollow. La forêt, parlons en. Il y régnait un silence de mort, et ce n'était pas normal, Yorui le savait. Elle sauta sur une branche, mais ne voyant rien, reporta un regard interrogatif vers son coéquipier.

L'image changea.

Elle était par terre, à plat dos. Elle avait mal, elle était essoufflée, exténuée. Elle ouvrit péniblement un œil, puis deux, mais sa vision restait flou. Elle voyait des silhouettes en face d'elle, mais elle ne pût les identifier. Elle ne sentait plus le poids de son zampakuto à son côté. Yorui tourna lentement son regard vers Gunt, mais ce qu'elle vit l'horrifia : il était dans le même état qu'elle, et une sorte de liquide blanc recouvrait son visage et formait comme un masque de hollow. Soudain, un pic de douleur la submergea, son visage fut à son tour recouvert par ce masque. Et ce fut le noir

Là encore, l'image céda la place à une autre.

Elle avait toujours mal, mais elle se sentait mieux. Yorui n'ouvrit pas les yeux, espérant qu'elle avait rêvée quand elle entendit des voix. Lentement, car l'esprit engourdit, elle comprit ce qui lui était arrivée...

Soudain, un bruit la ramena à la réalité. Elle ouvrit les yeux et regarda autour d'elle, cherchant la provenance du bruit. Elle s'était assise loin des jeux où les enfants s'amusaient, ce n'étaient donc pas eux qui avaient fait ce bruit. Elle se releva, et balaya les lieux du regard, cherchant une pression spirituelle dans le parc, et porta, par mécanisme, la main devant son visage, prête à matérialisé son masque de hollow si nécessaire.